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Salut les motions, je partage avec vous aujourd’hui un nouveau podcast ! Il s’agit de mon interview de l’illustratrice et motion designer Pia Vidal ! De passage à Lyon, j’ai profité de mon séjour à la Fête des Lumières pour la rencontrer afin qu’elle nous explique son travail.
Nous avons parlé, entre autres, de sa formation aux Gobelins, de mapping vidéo, de la présence des femmes dans le milieu du motion design et de bande dessinées.
Bref, que du bon dans ce nouveau podcast Mapping Motion !
Comme d’habitude, j’ai réalisé une retranscription écrite de l’interview mais je ne peux que trop vous conseiller d’écouter le podcast pour avoir l’ensemble du contenu de cette entrevue !
Bonne écoute !
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je fais du motion depuis 3 / 4 ans. À la base j’ai un profil d’illustratrice, je dessine depuis toute petite car mon père est lui même graphiste et illustrateur.
À la fin de mon BTS en design graphique print, j’ai découvert le motion et j’ai trouvé ça génial, je me suis dit que je voulais faire ça !
Mais, je voulais étudier le motion design aux Gobelins sinon rien !
J’ai passé les concours et heureusement j’ai été prise !
À ce moment là, je ne connaissais rien à After Effects et durant les premiers mois de formation, j’ai fait plein de tutos pour me mettre à niveau.
J’essaie de garder cet esprit illustratif, j’anime essentiellement ce que je dessine. Je fais très peu d’animation abstraite ou typographique !
Donc il y avait vraiment une envie de te former aux Gobelins ! Est-ce que tu peux nous parler un peu de cette formation ?
Exactement ! Pour moi étudier aux Gobelins c’était mon Graal !
Il s’agit d’une formation, très condensée, de spécialisation en 1 an. Ce qui est très chouette c’est que l’on a pas l’impression d’être à l’école et que l’on travaille sur des vrais projets, pour des vrais clients, soit seul soit en équipe.
Au début d’année on pas mal de formation sur After Effects, puis après on enchaîne sur les projets clients.
Ce qui est génial avec les Gobelins c’est que si on a une idée tout est possible ! Tout le matériel de l’école est disponible, si on doit faire des tournages. Également, si on a besoin d’un photographe ou d’un animateur traditionnel on peut aller voir dans leur section qui est intéressé et disponible.
Après m’a formation au Gobelins il m’a bien fallu un an de pratique pour me sentir en confiance.
Est-ce que l’on vient te voir avant tout pour tes illustrations ou bien pour du motion ?
En fait les deux, mais c’est souvent pour mes directions artistiques que l’on vient me voir.
On peut voir sur mon showreel que je peux passer par plein de styles d’illustrations différentes. Je peux faire du flat design, aux trucs beaucoup plus texturés ou bien du dessin à la main. J’essaie d’élargir mon spectre illustratif au maximum et je pense que c’est pour ça que l’on vient me voir.
En fait au départ, je fais toutes mes illustrations en vectoriel et je texture par la suite soit sur Photoshop, soit sur After Effects.
Comment as-tu commencé ta carrière ?
J’ai débuté en freelance directement et j’ai rapidement commencé à travailler pour Condenast, une boîte de presse qui possède
Vanity Fair, Vogue, GQ et Glamour.
J’ai été leur première Motion Designeuse ! Ce qui était très intéressant mais en même temps un beau défi car il fallait monter tout un workflow et toute une équipe.
C’est avec eux que j’ai travaillé sur le projet l’indiscret pour Vanity Fair.
L’indiscret – Vanity Fair
Il s’agit d’une mini-série de 5 épisodes réalisé pour Vanity Fair qui parle de certains événements “people” de l’histoire.
On est venu me voir avec l’idée originale et une voix off.
C’est à partir de la voix off que j’ai réalisé tout le storyboard.
Il fallait également que je m’adapte au style rétro-chic de Vanity Fair mais sinon, au niveau des formes et des personnages et de l’animation, j’ai eu carte blanche.
Parle-nous de ton projet mapping, l’éveil des Yôkai.
J’ai eu l’occasion de faire ce projet de mapping vidéo pour la fête des images d’Épinal dans le cadre d’un concours. Le projet s’appelle L’éveil des Yôkai, et j’ai tout créé de A à Z, depuis la recherche dans des livres jusqu’à la projection architecturale !
Il y a eu beaucoup de recherches, beaucoup de dessins préparatoires sur papier, puis j’ai tout re-dessiné sur Photoshop et par la suite tout animé sur After Effects. En tout environ un gros mois de travail.
J’ai travaillé avec un ami, Corentin Cardinaud, pour le sound design. on était dans son studio où on a enregistré tous les bruitages. On s’amusait à faire s’entrechoquer des os, des tissus ou des machins pour créer tout l’univers sonore du mapping.
C’était la première fois que je travaillais en live avec un sound designer et ça change tout !
Comment tu animes tes personnages ?
Duik essentiellement, je suis une pro Duik.
J’ai tout Duiké sur ce projet (Rire) !
On peut faire des personnages qui ne sont pas forcément anthropomorphing, par exemple un personnage avec 6 bras ! D’ailleurs la dernière version a l’air vraiment folle.
Sinon, j’utilise aussi par moment l’outil marionnette (pupet tool).
Peux-tu nous parler du projet “Fente”
(rire) Il s’agit d’un projet de mapping très très personnel !
C’est mon côté féministe qui ressort.
Réalisé dans le cadre d’une soirée “Gameplay Party“, j’ai eu le champ libre pour cette vidéo. Dans ce projet de “mise en abîme vulvaire” je voulais représenter le sexe féminin d’une autre manière que la représentation très sexualisée, que l’on voit habituellement. Je voulais le représenter d’une façon un peu plus étrange. Je ne voulais pas non plus spécialement revendiquer quelque-chose mais j’avais envie de dessiner des chattes (haha) !
Après, c’est vrai que je trouve que l’on est un peu invisibles (les femmes) en motion design. Ça reste encore un milieu très masculin.
J’ai parfois vraiment ressenti de la misogynie en entreprise mais, bon, rien de très grave ou qui m’a découragée de continuer.
Qu’est-ce qui t’inspire ?
Je dirais mon enfance. Plus précisément, les expos où m’amenaient mes parents quand j’étais petite. Ou les livres de l’illustrateur jeunesse Claude Ponti.
Sinon mon père également qui était dessinateur et membre du collectif d’artistes Bazooka ! (Ndlr : un collectif de graphistes et d’auteurs de BD, punk, ayant travaillé avec Libération et Métal Hurlant entre 1974 et 1978).
Si tu pouvais avoir ton projet de rêve qu’est-ce que ce serait ?
Je pense que ça toucherait la scénographie, je pense une scénographie pour un festival de musique. À la fois du décor et de la projection.
On est en train de monter notre association de décors événementiels avec des amis artistes. Donc restez à l’affût pour les futurs projets !
D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de faire ma première scénographie (set design) dernièrement au Grrrnd Zerooo à Lyon.
Quel conseil donnerais-tu à de jeunes motion designers ?
Déjà d’avoir confiance en son travail et ne pas se laisser exploiter et marcher sur les pieds. Se faire payer correctement, jamais moins que 300 euros / jour !
Bien sûr, continuer de se former et faire des “challenges ” pour expérimenter des trucs et sortir de sa zone de confort.
Où te vois-tu dans 10 ans ?
Diriger le monde (hahah). Enfin sinon plus sérieusement, je me verrais bien à la tête d’une boîte qui fait du mapping vidéo ou bien faire de la DA dans ce domaine.
Qui me conseillerais-tu d’interviewer ?
Mon père, qui a quand même beaucoup de chose à raconter sur l’histoire du graphisme !
Merci à Pia pour m’avoir reçu et accordé du temps pour réaliser cette interview. N’hésitez pas à suivre son travail et à lui envoyer des messages pour des projets ou des collaborations !
Les Gobelins
Fête des images d’Épinal
Corentin Cardinaud
Duik
Conférence des 10 ans de Duik
Condenast
Gameplay Party
Claude Ponti
Bazooka
Stéphane Blanquet
Charles Burns
Grrrnd Zeroooo
Voici des liens vers les précédent Podcast :
- Interview Sebastien Camden
- Interview Jordan Coelho (aka Oelhan)
J’adore ce qu’elle fait comme travail et j’espère en faire autant dans les années à venir. Merci aussi à l’équipe de mapping motion.
Merci pour votre commentaire Vincent. Le chemin du motion design est certe difficile mais très gratifiant sur le long terme.
Continuez de pratiquer et vous arriverez à son niveau un jour prochain ! 😉
Merci pour ces podcasts.
C’est vraiment très intéressant et avec des talents divers.
Petite remarque en revanche, le son est très faible.
Il faut beaucoup monter le volume.
Donc, quand l’on passe sur un autre podcast, on perd une oreille 🙂
Encore merci.
Merci pour ton retour, je vais tâcher d’améliorer la qualité et le volume du son sur les prochains podcasts ! Je ne voudrais pas que les auditeurs perdent une oreille 🙂