Au-delà des limites est la rétrospective des oeuvres du collectif japonais TeamLab qui s’est tenue du 19 mai au 9 septembre 2018 à Paris. J’ai eu la chance de voir cette exposition cet été et je voulais vous partager mes impressions.
Tout d’abord, pour ceux qui ne connaissent pas encore TeamLab, je vous incite à lire mes deux précédents articles où je mentionne leurs travaux, ici et ici. Je parlais notamment de leur projet graffity Nature que j’ai enfin pu tester pour l’occasion et ce pour mon plus grand plaisir.
Il s’agit d’une coproduction de La Villette, teamLab et la Japan Foundation, dans le cadre de Japonismes 2018: les âmes en résonance. Une exposition sur plus de 2000m2 dans la grande hall de la Villette, transformée en boîte noir pour l’occasion ou les seules lumières sont issues de la projection.
Ceci étant dit, et les formalités d’usage faites, rentrons maintenant dans le vif du sujet en commençant par la première et la plus importante question : cette exposition était-elle bonne où non ? Je dois dire que oui ! Même si tout n’était pas parfait et que certains des tableaux m’ont semblé un peu moins intéressants et que dans l’une des pièces les projecteurs étaient clairement en fin de vie, l’expérience était grandiose.
La qualité globale, l’originalité, la beauté des images et surtout la poésie qui s’en dégage m’ont fait rester presque deux heures dans les lieux. Je dois même confesser m’être dit que TeamLab est probablement le meilleur collectif d’artistes dans le game de la projection et de l’art numérique.
D’ailleurs je ne fus pas le seul à apprécier, bon nombre de gens restaient assis à contempler et interagir avec les projections pendant des heures, comme moi.
Il y a un profond sentiment de satisfaction lorsque l’on découvre par soi-même que l’on peut interagir avec les papillons projetés. Ou lorsque prend vie l’animal que nous avons colorié et scanné préalablement. Voir l’évolution de notre personnage se mélanger avec les autres animaux virtuels et les personnes présentes, bien réelles, est incroyable. Les œuvres peuvent aussi se déplacer librement et ainsi développer des liens et des relations avec le public. Une fanfare animée composée de crapauds anthropomorphiques se déplace de mur en mur et incite le spectateur à suivre leurs déambulations en marchant à leur côté. Les œuvres transcendent leurs frontières, donnant naissance à un monde sans limite.
La vue de cette gigantesque cascade numérique qui évolue au fur et à mesure du temps et dessine les contours des gens qui ont décidé de méditer à ses pieds est incroyable. Vous pourriez revenir 10 fois dans le hall principal que vous verriez à chaque fois de nouvelles choses puisque le contenu vidéo évolue constamment en fonction du nombre de visiteurs.
C’est d’ailleurs l’une des forces de cette exposition, celle de nous faire apprécier l’instant présent, de mettre simplement notre vie sur pause et contempler ce que la technologie peut nous amener de poétique et d’onirique. Une expérience immersive qui, malgré le monde qui nous entoure, nous invite au calme et à la contemplation.
Je vous recommande, si vous en avez un jour l’occasion, d’aller voir une de leurs expositions. Vous ne regretterez pas le déplacement.
Jeremy