Les transitions sont largement utilisées en motion design pour rendre un film attractif et efficace.
Elles aident le spectateur à recevoir les informations et à comprendre le récit tout en rendant les éléments visuels élégants, mais aussi en renforçant le lien entre les scènes et en améliorant la fluidité de la narration.
Sans les transitions, l’attention des spectateurs peut s’interrompre. Leur compréhension et leur expérience seraient sérieusement affectées. La transition joue donc un rôle essentiel en motion design.
Dans certains films, les transitions peuvent représenter à elles seules la majeure partie des animations. Bien choisir ses transitions est un gage de la réussite générale de votre film!
C’est pourquoi je vais tâcher de répondre à cette question : Comment choisir ses transitions ?
J’ai remarqué que l’on pouvait catégoriser la plupart des transitions au sein de 8 catégories distinctes.
J’ai classé ces catégories au sein de groupes par ordre de difficulté, des plus simples aux plus compliquées.
Cependant, je tiens à préciser que toutes les transitions se valent et il n’y en a pas une meilleure qu’une autre. Il n’y a que des solutions plus ou moins pertinentes en fonction de là où vous voudrez insérer votre transition.
En tant que motion designer, on a souvent envie de se donner des défis et de réaliser les transitions les plus sophistiquées. Pourtant, en fonction du projet, ce n’est pas toujours pertinent.
Quelques questions à se poser pour bien choisir ses transitions
Sachez qu’il faut voir dans les différents types de transitions qui vont suivre, des options qui s’offrent à vous pour répondre au mieux à la commande.
Comment la transition entre ces deux scènes pourrait servir au mieux la narration ? Quelle transition fait du sens dans ce contexte précis ?
Quel est le temps dont je dispose ?
Le storyboard est-il finalisé ?
Est-ce qu’il y a des scènes susceptibles d’être inversées les unes avec les autres ?
Est-ce que je veux/peux me faire plaisir et me donner des défis sur ce projet ?
Est-ce que la vidéo va devoir être modifiée et mise à jour dans le futur ?
Les réponses à ces questions vont vous amener à faire vos choix.
Si certains des termes présents dans cet article ne vous sont pas familiers, je vous recommande la lecture de mon article sur le lexique du motion design.
Les basiques :
Fondu
C’est probablement la transition la plus répandue. Un fondu consiste à faire baisser l’opacité d’un plan pour laisser apparaitre le suivant. Ou l’inverse, augmenter l’opacité d’un plan superposé à un autre.
Dans des logiciels de composition vidéos comme After Effects, on peut également appliquer un fondu avec un timing différencié pour chaque élément d’une scène. Cela permet de créer une plus grande variété.
Symboliquement au cinéma il est souvent utilisé pour représenter le temps qui passe.
Vertigo – Alfred Hitchcock
Cut
Au même titre que le fondu, il s’agit là d’un des classiques du cinéma. Une simple coupe dans un plan pour passer au plan suivant.
C’est certainement la transition la plus facile techniquement. Il faut cependant avoir un sens du rythme pour savoir quand passer d’un plan à l’autre.
On peut se baser sur la musique ou sur la narration de la voix off pour passer d’un plan à l’autre au moment important.
Zoom
Le zoom fait aussi partie des classiques du cinéma. Il permet de dynamiser un plan, de donner du rythme et à la fois d’effectuer des transitions.
En motion design, on peut passer à une autre scène en faisant un zoom rapide sur un élément d’un plan.
Le zoom peut être vers l’avant, l’arrière ou bien « infini ».
Les intermédiaires :
Balayage, superposition et reveal
Quand je parle de balayage, il s’agit de tous les éléments qui servent à masquer temporairement votre scène pour révéler à leur sortie une nouvelle scène.
Il peut s’agir de transitions par masque ou de transitions par remplissage de l’écran d’une multitude d’éléments qui vont rester un bref instant et repartir.
Les « reveals » sont des métrages qui vont être utilisés comme masques pour faire apparaître le plan suivant.
Ce sont des solutions très souvent utilisées en habillage télévisuel et générique d’émission.
Intro youtube – Ben Marriott
«Match cut»
Le « match cut » est très intéressant et surtout très efficace. Il s’agit de faire un cut au climax d’une animation (le momentum), pour passer d’un plan à l’autre, ou d’un élément à un autre, qui possèdera le même mouvement avec la même vitesse.
Une astuce est de lier les 2 parties à un même calque nul que l’on anime et de couper au bon “timing” au plus fort de l’animation.
Un match cut peut aussi être fait à partir de deux éléments possédant une forme semblable. L’idée est toujours la même : synchroniser leurs mouvements.
J’ai réalisé un tuto sur comment faire une transition Match cut sur After Effects.
Mouvement de camera
Le mouvement de caméra est aussi très pratique pour réaliser des transitions complexes, intéressantes et pertinentes pour la narration.
Étant donné que l’on a accès dans nos logiciels à des caméras virtuelles, libre à nous de créer toutes sortes de transitions improbables.
Attention cependant à garder les mouvements de caméra compréhensibles et fluides, afin de ne pas perdre l’attention du spectateur.
Les complexes :
Transition par calque de forme
Il s’agit ici de déterminer un calque comme étant l’élément moteur de notre transition.
Son mouvement va engendrer la transition et une réaction en chaîne vis-à-vis des autres calques.
Ce mouvement peut également devenir le personnage principal de votre histoire et créer un fil conducteur entre les scènes.
Morphing
Le morphing est une transformation d’une forme en une autre, ou d’une scène en une autre.
Il s’agit certainement de la transition la plus complexe et la plus difficile à réaliser. De même, c’est également la transition la plus spectaculaire.
C’est un peu le défi ultime qui offre une véritable liberté de création pour le motion designer et qui lui permet de s’exprimer artistiquement.
Elle nécessite souvent un niveau technique et créatif avancés.
Un parfait exemple est le travail du studio Buck ci-dessous.
On peut cependant réaliser des morphing plus simples, d’une forme à l’autre, comme dans l’exemple ci-dessous.
En conclusion
Les transitions sont essentielles lors de la réalisation d’une vidéo. Une transition efficace se doit d’être fluide et naturelle.
Par moment une transition doit être quasiment imperceptible, à d’autres, assumée et tape à l’œil. Mais elle doit toujours servir le propos du film. Les transitions ont pour but de soutenir la narration avant toute chose.
J’espère que cet article vous permettra d’y voir plus clair, sur comment choisir vos transitions.
Pensez à observer les transitions quand vous regarderez des films dorénavant! Cela fera de vous un meilleur motion designer 😉
Jeremy