Depuis plusieurs années on voit apparaitre sur les réseaux sociaux différents challenges créatifs comme Inktober ou bien des initiatives personnelles comme les daily render (une création 3D par jour). Aujourd’hui je vais vous parler de l’un d’entre eux, le challenge 36 days of type.
Ce défi a été créé en 2013 par deux designers graphiques Barcelonaises, Nina Sans et Rafa Goicoechea, qui se sont lancées dans des expérimentations typographiques quotidiennes. Depuis, leur challenge personnel est devenu un rendez-vous annuel mondial. Il est un des premiers challenges créatifs sur Instagram et certainement un des plus populaires. Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de designers, illustrateurs et motion designers qui se lancent le défi de créer un lettrage par jour pendant 36 jours, comprenant tout l’alphabet et tous les chiffres.
Cela faisait un moment que je souhaitais y participer et cette année, pour la 6ème édition, je prends part au défi : 36 days of type.
Les dates ont été révélées quelques jours avant le début avec l’image ci-dessous, postée sur Instagram.
L’idée est de poster les créations le bon jour, en appliquant les hashtag adéquats pour prendre part au défi et avoir une chance d’être partagé par la team 36 days of type.
Voici, à ce jour, les lettres que j’ai réalisées depuis le début du défi.
Voir cette publication sur InstagramLetter L, #36days_l #36daysoftype #graphicdesign #adobeillustrator #typography
Ce qui m’a amené à faire ce défi
J’ai un fort attrait pour la typographie depuis mes débuts en graphisme il y a une dizaine d’années maintenant. Ce goût pour la typographie a réellement pris forme il y a 5 ans, lorsqu’avec mon amie graphiste Marilou Rabourdin, nous avons décidé de créer un atelier d’expérimentation et d’impression typographique Magottypo.
Nous avons pris comme point de départ et matériel de création les caractères typographiques en bois entreposés dans la cave de ma mère.
Effectivement, je viens d’une famille d’imprimeurs typographes formés à l’école Estienne. Je suis la 4ème génération de ma famille qui utilise l’impression typographique et imprime avec les caractères en bois familiaux. Nombre de ces caractères sont plus que centenaires et sculptés à la main dans des bois d’arbres fruitiers. Certaines familles de caractères proviennent de fonderies typographiques, Suisses, Milanaises ou Françaises.
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À travers ce défi je cherche à recréer toute une famille de caractères en lettres capitales en hommage à mes aïeux, maîtres imprimeurs et compositeurs typographes.
Parmi les familles de caractères en bois que nous possédons, beaucoup sont incomplètes, abimées voire carrément inutilisables. Nous avons d’ailleurs subi de nombreuses pertes et dégradations pendant la dernière grande inondation à Paris en 2016. Les caractères ont été immergés plusieurs jours durant et certains ont disparu à jamais avec le reflux des eaux.
L’une des familles de caractères me sert de base de travail pour ce défi : 36 days of type.
Prenant appui sur ces vestiges typographiques, j’ai imaginé un univers pour chacune des lettres.
Le défi 36 days of type me sert de prétexte pour créer cette famille de caractères originales. J’aimerais idéalement par la suite la rendre éditable en fichier OTF, c’est-à-dire la rendre utilisable comme n’importe quelle police de traitement de texte.
J’aimerais également en créer une version animée où chaque lettre et chiffre seront une composition After Effects éditable et modifiable.
Chaque jour je crée la lettre, j’essaie de garder une cohérence et un équilibre typographique entre chacune d’elles. Un exercice très difficile lorsque l’on n’est pas typographe de formation.
Le défi 36 days of type étant très illustratif, j’ai décidé de mettre en situation chacune de mes lettres dans des compositions graphiques propres à chacune.
Tous les jours, je crée la lettre, j’essaie de garder une cohérence entre chacune d’elles, un équilibre typographique, ce qui est un exercice très difficile lorsque l’on n’est pas typographe de formation. Ensuite j’imagine un univers autour afin de créer une illustration.
Pour ce projet, je m’inspire d’artistes surréalistes, constructivistes, du Bauhaus, d’affichistes de la première moitié du 20ème siècle comme Cassandre et de cartoonistes americains comme Charles Burnst.
Pour le moment, je tiens le rythme, ce qui n’est pas toujours une mince affaire lorsque l’on travaille à coté et que l’on tient un blog en parallèle.
Vous pouvez suivre l’évolution du projet sur mon compte instagram
Rendez-vous ici même sur Mapping Motion à la fin du challenge pour voir le résultat final.
Jeremy